Retour Jour contre-jour
  " Pourquoi voudrait-elle tellement raconter, fixer, faire revivre leur histoire d'amour ? Au fil des mois et des années, c'est devenu une idée obsédante, une espèce de nécessité à laquelle elle sent qu'elle devra céder. L'envie d'écrire n'est pas nouvelle, mais jusqu'alors, la certitude qu'elle en était incapable avait suffi à l'empêcher de commencer et de perdre son temps.  
 
Mais il lui semble maintenant que la peur de l'oubli, de la mort, lui fait perdre la tête et lui dicte cette exigence absurde. Mais écrire quoi ? Pour qui ?
Une histoire somme toute banale, une fois transformée en mots, en lignes en pages.
 
Elle a souvent dit : " J'aimerais écrire notre amour avant qu'il finisse, qu'il devienne moche ou qu'il me fasse trop souffrir. "
 
Comment parler de son amour sans tomber dans l'anecdotique, la banalité, le roman à quatre sous ?
En réalité ce n'est pas vraiment un problème. Si cela doit arriver, elle ne pourra rien contre. Elle connaît ces décisions qu'elle ne prend pas avec la tête, mais qui sont prises presque malgré elle, dans son dos, au niveau des reins. "
p. 79-80
Retour Jour contre-jour