Retour Jour contre-jour
  " Pourquoi ce spectre de la " maîtresse " lui est-il si insupportable ? Pourquoi est-elle blessée au plus profond d'elle-même quand elle imagine parfois n'être que sa maîtresse ? Pourtant, ne partager que les bons moments, se faire une fête de chaque rencontre, exacerber le désir par l'absence, ne donner que le meilleur de soi à l'autre, n'est-ce pas enviable ? Pourquoi n'y trouverait-elle pas son compte ?  
     
  Elle aime avec une force terrible, complètement. Elle y engloutit son énergie, ses rêves, tout ce qu'elle est. D'ailleurs, c'est pour cela que c'est dangereux. Ils le disent tous, ils l'écrivent, ils en font des films : la fusion est une illusion, elle ne peut pas durer ; une trop grande dépendance par rapport à l'autre entrave la réalisation de chacun ; la passion détruit. Et pourtant elle fait vivre !  
  L'énergie qu'on y investit en ressort décuplée. Alors on se raisonne, on freine, on se mord les lèvres pour ne pas crier. Mais on s'entête. "  
 
p. 54-55
 
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